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26 Janvier 1976 dans un logement de mineurs, pas trop loin d’un terril, deux mineurs se rendant à la mine font une découverte : un cadavre est recroquevillé sur le plancher.
Surmontant leur peur et leur répugnance,
ils retournent le cadavre allongé sur le ventre. C’est un crime, et quel
crime ! L’homme a eu le crâne et la face broyés, sans doute à coups de
pierre. De plus, son assassin lui a tranché la gorge comme on le ferait pour le
bétail.
La victime, vu son visage défiguré,
n’est pas reconnaissable. Mais il s’agit sans doute de Miria Kadouska,
l’habitant des lieux qui avait trouvé refuge depuis quelques années dans cette
masure abandonnée.
Miria Kadouska avait quitté sa Pologne
natale pour travailler dans les mines du Pas de calais. Comme beaucoup
d’ailleurs de ses compatriotes. Il était venu avec sa femme, une épouse volage
qui l’a vite quitté pour vivre une autre vie. Il s’est donc réfugié dans cette
petite maison qui avait dépéri au fil du temps.
Quelques heures plus tard, les gendarmes
sont sur place. Ils cherchent des indices et un suspect. Des indices, ils en
trouvent un seul : des traces de souliers ferrés laissés par un homme qui marchait à grandes
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enjambées. Quand au suspect, vu la sauvagerie du crime,
c’est, de toute évidence, un être vigoureux et violent, peut-être même un de
ses compatriotes.
L’inspecteur Jean SEKEKCHOZ qui se trouve en stage dans la région, est appelé sur les lieux. Les gendarmes se soulagent ainsi de l’affaire. L’inspecteur mène l’enquête et se fait rapidement son idée sur le meurtre. D’ailleurs, débordé comme il l’est en ce moment, il n’a guère le temps de s’appesantir sur ce banal crime de droit commun.
Après quelques interrogatoires dans le
village, il tient son suspect. La
victime était connue pour ses nombreuses aventures féminines, après le départ
de sa femme. C’est donc vraisemblablement la vengeance d’un jaloux. Or, Miria
partageait, au moment du meurtre, la même maîtresse d’un autre polonais :
Jannick Kabula.
Quelques heures plus tard, la police
débarque chez Kabula. Lui aussi habite une maisonnée à l’écart du bourg. Tout
aussi misérable que celle de la victime. Jannick, comme la plupart des polonais
est plutôt châtain clair. Il est petit mais trapu, on voit tout de suite qu’il
est solidement bâti. Ses bras et ses jambes maigres sont fortement musclés.
À la vue des policiers, il se trouble.
On le voit trembler légèrement, tandis qu’il bégaye des choses
incompréhensibles.
L’inspecteur attaque brutalement
l’interrogatoire.
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